Réflexions et bananes flambées

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juillet 1st, 2008 Posted in Spiritualité

Rappel pour celles et ceux qui ne suivent pas : je venais d’acheter pour pas cher un superbe ticket pour l’Enfer. Enfin, ça, c’est sûrement le point de vue des intégristes de tout poil, vive l’anonymat relatif de ce petit blog. C’est triste, d’ailleurs, gagner l’Enfer en parlant du Diable, c’est d’une banalité affligeante.

Au fait, si ce que j’écris vous choque et que vous avez des objections constructives n’hésitez pas à commenter ou à m’envoyer un email – normalement si vous êtes ici c’est que je vous connais. Si vos objections sont simplement du type “vilain mécréant, tu mérites au mieux le bûcher” je serai très déçu, d’une par votre manque d’imagination, une mise à mort propre ne se limite pas au bûcher, l’imagination humaine est même sans limite dans ce domaine, et de deux par votre manque d’ouverture. Mais prévenez-moi quand même, tout ce qui peut m’aider à choisir mes amis m’intéresse :-)

Autre question troublante et qui mérite d’être posée sur ces fatals1 premiers moments : qui a autorisé le Serpent à venir mettre son bazar à cet endroit ? S’il y est, il y a bien une raison, s’il est possible d’interdire à quiconque l’entrée du Jardin, pourquoi ne pas l’avoir fait au début ? Est-ce juste une marque de confiance infinie2 ?

Tout ce blabla pour en arriver où ? À une question que je me pose depuis quelques années : que serait l’Humanité si le Serpent n’avait rien dit, si Ève l’avait simplement laissé parler, si Adam avait laissé tomber sa femme ? Certainement pas où elle en est aujourd’hui, nos ancêtres seraient encore en train de batifoler dans un jardin auquel ils n’auraient pas le droit de goûter et une bienheureuse insouciance. Ils ne profiteraient pas de ce jardin, ne le connaissant pas vraiment. Quant à nous, nous ne serions certainement pas là à nous poser ces questions idiotes. Il en découle une idée très simple, qui là aussi me voue irrémédiablement à la damnation éternelle : pour moi le Diable n’est pas forcément l’Ennemi. Il est plutôt celui qui nous met le doigt sur ce qui ne va pas, sur ce qui nous manque, sur ce dont nous ne savons même pas avoir besoin. Un tel “ami” est souvent pénible, nous aimerions le faire taire, qu’il cesse de nous tourmenter et nous laisse vivre tranquillement. Mais d’un autre côté, si personne n’est là pour nous botter les fesses, pour nous forcer à bouger et à nous dépasser, pourquoi bougerions nous ? Pourquoi évoluerions-nous ? Pour moi, le Diable, c’est le mouche du coche, c’est celui qui nous oblige à nous mettre en question et à donner le meilleur de nous même. Le Diable qu’on voit à l’oeuvre dans le Livre de Job, qui discute avec son Créateur presque en égal et qui a tout à fait sa place dans le “plan divin”. Un ami bien encombrant, mais dans le fond, un ami qui vous veut du bien… à condition que vous soyez capable de le voir !

[1]. On dit pas “fataux” ?
[2]. En l’écrivant, je me rends compte que c’est idiot, tout l’infini de l’Amour se trouve dans cette marque de confiance, pourquoi je la dédaignerais comme ça ? J’y reviendrai peut-être plus tard, le sujet est intéressant.

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