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Une solution ?

Lu sur la « une » d’un magazine à grand tirage : « L’homme sans solution ».

En image : le portrait du porte-parole d’une formation d’extrême gauche française, employé de La Poste à ses heures heures perdues.

Et une réaction, immédiate, épidermique : quel espoir peut-on fonder sur l’avenir d’un pays qui attend de ses politiques qu’ils lui sortent des « solutions » de leur grand chapeau ?En fait, la France a un gros problème. Héritage monarchique ? En tout cas, j’ai toujours eu l’impression qu’elle attend le grand homme, pardon, Le Grand Homme, celui qui saura la tirer du marasme, qui aura la force, la volonté de braver les obstacles, le monde entier et même ses chers compatriotes (ce qui est certainement le plus difficile) pour la faire sortir de la fange où elle aime à se complaire. De tels hommes, des sauveurs, il y en a eu un quelques uns dans le passé : Louis XIV, Napoléon Ier, Charles de Gaulle, pour ne citer qu’eux. D’autres se croient grands, se rêvent un tel destin. Après eux ? Rien. En dehors de tels personnages, point de salut, il n’existe rien.

A plus petite échelle, au niveau des partis politiques, le phénomène est le même : il y a eu Charles De Gaulle, il y a eu François Mitterrand. Il y a eu Jacques Chirac, même s’il était plutôt un choix par défaut. Il y a Sa Grandeur Nicolas Ier – que mille chérubins chantent les suaves mélodies de Carla Bruni dans ses Augustes oreilles pour l’éternité -, qui occupe toute la place d’un côté, de l’autre il y a… personne, juste l’attente du grand personnage qui mettra tout le monded’accord, et en attendant, la guéguerre des petits chefs. Pathétique.

Et les individus ? Une chose m’avait frappé pendant un voyage dans un autre pays méditérannéen. Alors qu’on me demandait ce que je pensais de ce pays, j’ai réalisé que là-bas les gens sont comme ici : ils râlent parce-que ça va pas. Ils râlent parce-qu’il ne fait pas beau. Ils râlent parce-qu’ils ont un cor au pied. Ils râlent surtout parce-que l’Etat ne se penche pas assez sur leurs problème particuliers, parce-que leur voisin les embête mais que la Police ne fait rien, même qu’il y a trop de flics dans les rues, tiens.

Un homme sans solution ? Et si c’était finalement ce qu’il nous faut, quelqu’un qui n’apporterait pas des solutions toutes faites avec la promesse de régler tous les problèmes du monde. Quand la France verra arriver un homme qui fera réaliser à chacun qu’il est aussi responsable de l’avenir de son pays, que le monde a besoin que chacun change pour changer, alors la France verra arriver un grand homme. Ce qui est triste c’est qu’elle ne s’en rendra pas compte.

Je conclurai en reprenant les mots du discours inaugural de la Présidence de John Fitzgerald Kennedy : «(…) ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, mais demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays. Vous qui, comme moi, êtes citoyens du monde, ne vous demandez pas ce que les États-Unis (N.D.moi : votre pays) peuvent faire pour le monde, mais demandez-vous ce que vous pouvez faire pour le monde.»