Billet politique : Hadopi – 2
février 25th, 2009 Posted in SociétéQuelle chance ! J’ai retrouvé mon commentaire dont j’étais si content ! Et comme je ne l’ai pas relu, j’en suis encore assez fier, donc je le partage avec vous ici. Gros bisous !
Le piratage « tue » la création ? Comment expliquer que le film qui a eu le plus grand succès en France, tous supports confondus, ait été aussi le plus téléchargé ? Je parle de « Bienvenue chez les Ch’tis ».
Comment expliquer que l’année 2008, où les français ont téléchargé « 500 000 films par jour », ait aussi été l’année du record de fréquentation des salles de cinéma ?
Comment expliquer que certaines industries, à l’heure où les films sont visibles sur Internet parfois avant leur diffusion en salle, s’obstinent à empêcher une exploitation commerciale en DVD et VOD tant que leur sortie en salle date de moins de 6 mois ? Je parle des problèmes de chronologie des médias.
Comment expliquer qu’une entreprise innovante, avec un concept intéressant, une entreprise française qui plus est, soit obligée de limiter son service et finalement doive se tirer une balle dans le pied ? Je pense à Deezer, qui ne permet plus la diffusion de titres sur les blogs1, diffusion pourtant parfaitement contrôlée par eux – ils ont la possibilité de compter, titre par titre, le nombre d’écoutes. Deezer va couler, mais sera remplacée. Par qui ? Sûrement pas une société française ! On a des idées mais on refuse de les exploiter.
Comment expliquer que le groupe qui a vendu le plus d’albums au monde soit absent des sites de vente en ligne de musique ? Je parle des Beatles. Quand l’offre légale créé un vide, il se remplit tout seul…
Il existe dans notre pays une loi, votée il y a 2 ans, qui devait – déjà – mettre fin une fois pour toute au téléchargement illégal : la loi dite « DADVSI ». Au programme : protection juridique des « mesures techniques de protection », les fameux DRM qui empêchent l’acheteur honnête d’écouter ce qu’il vient d’acheter. DRM que les maisons de disques, enfin, commencent à abandonner au niveau mondial – et pas seulement en compensation pour le vote d’une hypothétique loi dans notre petit village gaulois comme certains voudraient le faire croire.
Je pourrais continuer longtemps, je préfère m’arrêter ici. Nous assistons au combat de dinosaures qui essaient désespérément de préserver les privilèges qu’ils ont acquis grâce à une situation révolue, celui de décider du sort des artistes – signé, tu pourras gagner ta vie, sinon change de métier. Aujourd’hui, les nouveaux artistes n’ont plus besoin des maisons de disque pour se faire connaitre, c’est la raison de leur combat d’arrière garde. La France a la tradition d’abolir les privilèges. Va-t-elle y renoncer sous la pression des lobbys (autre tradition française) ?
De toute façon, si cette loi est votée en l’état elle sera inapplicable, les contournements existent déjà. Elle rejoindra DADVSI au royaume des idées «qui tombent sous le sens» tuées par les faits. Dans la situation économique actuelle nous n’avons pas besoin de ça.
- bah oui, chui dég, je peux plus vous imposer mes goûts musicaux avec ce petit lecteur si sympathique… et insupportablement envahissant ! [↩]