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Un soir

Y’a des soirs comme ça où on n’a envie que d’une chose : rentrer à la maison, mettre un disque de jazz – mais pas n’importe quel jazz, celui qui sent le cuivre, le bois, qui vibre, qui sonne, qui et chaud dans la tète et dans le cœur -, se servir un verre de whisky – mais pas n’importe quel whisky, du tourbé, du chaud, du qui va bien avec la musique -, s’enfoncer dans le fauteuil du salon – mais pas n’importe quel fauteuil, celui en cuir tout élimé, celui dont l’assise est complètement usée d’avoir trop servi à écouter du jazz en buvant du whisky, le bon vieux fauteuil expérimenté – et écouter passer la musique, écouter passer les notes, écouter passer le temps en rèvant… Au présent, parce-qu’il n’y a que lui qui vaille, parce-qu’en dehors de cette musique, de ce verre et de ce fauteuil rien n’existe.

Y’a des soirs comme ça où je suis un peu triste de n’avoir pas e vieux fauteuil. Mais ça ne m’empêche pas de profiter du moment, et de rêver doucement à ce fauteuil qui décidément est merveilleux. Dans mon rêve