Commandements
juin 11th, 2008 Posted in SpiritualitéC’est étrange, quand on se penche sur les grandes religions de notre époque, on remarque des similitudes troublantes. L’une d’entre elles, celle qui m’émerveille actuellement, concerne la « loi fondamentale » de chacune de ces religions, celle que les juifs et les chrétiens appelle les 10 commandements.
Je parlerai peu de l’Islam ici, même s’il mériterait qu’on s’y attarde : ma connaissance des fondamentaux de cette religion ne me le permet pas. Tout ce que je peux dire, c’est que ce qu’on trouve dans le Livre chez les uns se trouve aussi dans le Livre chez les autres, que ce Livre s’appelle Torah, Bible ou Coran.
De façon assez prévisible, la version juive et la version chrétienne sont très proches, la deuxième est héritée de la première. La version juive exige du croyant qu’il n’ait pas d’autre Dieu que Dieu, la version chrétienne sépare la convoitise du bien de son prochain de la convoitise de sa femme. Ce qui est plus surprenant, c’est la proximité entre ces 10 commandements bien connus et les préceptes qui guident l’éthique du bouddhiste. Ces préceptes sont groupés par 5 ou par 10, la version à 10 étant une version étendue des 5 principaux préceptes. Ils sont les suivants :
- Cinq préceptes :
- S’efforcer de ne pas nuire aux êtres vivants ni retirer la vie,
- S’efforcer de ne pas prendre ce qui n’est pas donné,
- S’efforcer de ne pas avoir une conduite sexuelle incorrecte – plus généralement garder la maîtrise des sens (le mental faisant aussi partie des sens),
- S’efforcer de ne pas user de paroles fausses ou mensongères,
- S’efforcer de ne pas ingérer tout produit intoxicant diminuant la maîtrise de soi et la prise de conscience (alcool, drogues, tabac).
- Dix préceptes :
- S’efforcer de ne pas nuire aux êtres vivants ni retirer la vie,
- S’efforcer de ne pas prendre ce qui n’est pas donné,
- S’efforcer de ne pas avoir une conduite sexuelle incorrecte – plus généralement garder la maîtrise des sens,
- S’efforcer de ne pas user de paroles fausses ou mensongères,
- S’efforcer de ne pas user de paroles dures ou blessantes,
- S’efforcer de ne pas user de paroles inutiles,
- S’efforcer de ne pas user de paroles calomnieuses,
- S’efforcer de ne pas avoir de convoitise,
- S’efforcer de ne pas user d’animosité,
- S’efforcer de ne pas avoir de vues fausses.
Le but dans le bouddhisme est, par l’application de ces préceptes, d’améliorer son karma pour garantir une prochaine vie meilleure. Pour ce faire, le seul moyen est de ne pas provoquer la souffrance, voire de la soulager quand c’est possible. La différence majeure sur le fond entre les traditions judéo-chrétiennes et bouddhistes, c’est que la première est fortement marquée par le monothéisme, avec ce que ça implique de Dieu et de jour sacré. La deuxième, en cherchant à ne pas imposer la souffrance, insiste et détaille tous les moyens qui permettent d’y arriver, et invite notamment l’adepte à prendre garde aux paroles qu’il peut prononcer. Sur le reste, les traditions sont identiques. Le reste, c’est :
- interdiction du meurtre
- interdiction de l’adultère et d’un comportement sexuel irresponsable
- interdiction du vol et de la convoitise du bien d’autrui
- interdiction du mensonge
Enfin, si les traditions monothéistes posent des obligations et interdits forts, le bouddhisme pose plutôt des principes que l’adepte est encouragé à suivre. En outre, ce qui compte le plus dans le respect de ces principes est l’intention qui sous-tend une action et pas forcément son résultat.
Néanmoins, pour des textes rédigés à plusieurs milliers de kilomètres les uns des autres, dans des zones culturelles distinctes, à des époques différentes, c’est étonnant, non ?
Sources :
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